1914-1918 PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

1870, cuisante défaite pour la France, inspira l’idée de la création d’un corps d’officiers d’appoint, certains incorporés dans des unités constituées ou des états-majors et d’autres, isolés, appelés « Officiers de Complément ».

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En 1914, c’est dans leurs rangs que l’on trouve les Interprètes Militaires qui viendront seconder en masse leurs camarades d’active. A majorité germanistes, ils sont présents dès le début des hostilités dans la plupart des états-majors de niveau brigade ou supérieur. Leurs compétences sont utilisées pour la recherche ou l’interprétation du renseignement, l’interrogatoire des prisonniers de guerre ou la réalisation de documents de propagande. C’est ainsi que s’illustrent, entre autres, l’aquarelliste Alsacien Jean-Jacques WALTZ, plus connu sous le pseudonyme de HANSI, son ami ZISLIN, caricaturiste patriote, ou Ernest TONNELAT, professeur au collège de France, connu de tous les germanistes. Leur uniforme suit l’évolution des tenues de l’armée de terre de l’époque, exceptés le collet de couleur bleu outremer avec broderie de branche d’olivier aux angles, et les boutons à tête de sphinx.

 

 

 

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Mais rapidement se fait jour le besoin d’interprètes de langues autres que l’Allemand : les contacts avec les alliés, ainsi que les besoins de communication quotidiens de ces derniers avec les populations locales, imposent le recrutement de nombreux interprètes d’anglais, notamment. Affectés aux unités britanniques, américaines et australiennes, ils travailleront sans relâche à des missions de liaison avec les unités homologues françaises et dans un rôle d’intermédiaire avec la population locale pour le logement, l’achat de fourrage ou de subsistances, ou la location de lieux de vie (terrains et bâtiments). Nombre d’entre eux périront rapidement, leur pantalon et képi garance les rendant encore plus repérables au sein d’unités vêtues de kaki, jusqu’à ce que leurs hôtes décident de les habiller eux-mêmes. On verra ainsi des interprètes en képi français et tenue britannique ou américaine, à laquelle cependant ils ajoutaient en général les boutons à tête de sphinx et les sphinx métalliques au collet qui les distinguaient de leurs camarades germanistes. L’écrivain André MAUROIS, interprète militaire auprès d’un état-major britannique, a écrit ses souvenirs dans Les Silences du Colonel Bramble, tout comme le peintre Paul MAZE dans A Frenchman in Khaki, préfacé par Sir Winston CHURCHILL.